Après avoir pris la météo qui nous annonce un vent Sud-ouest Force 5-6, nous avons envie de nous laisser emporter par le vent donc pourquoi pas, direction la Corse. Oui, c'est décidé, nous lèverons l'ancre demain matin mais hélas Happy ne pourra pas venir avec nous car ils attendent du monde à bord pour la semaine prochaine mais peut-être qu'ils nous rejoindrons.
Après un bon petit déjeuner, nous levons l'ancre, faisons de grands au revoir à Happy, passons les 2 frères où les plongeurs s'en donnent à coeur joie dans cette eau bleue comme le ciel et destination la Corse.
Cap 110°, vent sud-ouest 12noeuds, nous sommes au portant, c'est à dire que le vent arrive sur notre tribord arrière et nous pousse, les vagues nous arrivent également sur notre tribord arrière ce qui nous donne l'impression de surfer sur l'eau...quelle sensation agréable....nous progressons à 6 noeuds de vitesse.
Sur l'écran on peut voir notre Levant qui attaque la traversée encore 110 miles nautiques et nous serons arrivés.
Voiles au vent, le clapot des vagues sur la coque, la magie du large commence déjà à opérer. Quelques dauphins dans la passe entre Portcros et Porquerolles sont venus nous souhaiter une excellente traversée.
Au loin, 2 Bateaux à 4h. "Keep a sharp look out". Prenons le compas de relèvement, l'axe a changé donc pas de collision possible en vue, tant mieux, nous continuons notre route tout en ayant un regard attentif sur ces deux monstres des mers.
Ils approchent, je reprends le compas de relèvement, apparemment si ils ne changent pas de cap ils vont se croiser. Normalement les voiliers sont prioritaires mais les gros bateaux mette plus de temps que les petits à changer de direction donc restons vigilants.
Le Corsica Ferry ne passera pas si loin de nous, il nous double, il arrivera avant nous en Corse mais avec le bruit des moteurs en plus. Le danger est écarté, les cannes peuvent rester à l'eau.
Nous ne sommes pas pressés, A qui sait attendre...griiiii.....ouah...un gros thon a mordu à l'hameçon, nous avons bataillé pour le sortir, Je dois mettre mon harnais, me pointer sur la jupe arrière et attendre que le capitaine fasse sortir le thon en surface et avec un élan monstrueux je dois le piquer de toutes mes forces mais la carapace est dure comme un mur donc j'essaye à nouveau mais j'attends cette fois ci qu'il se mette sur le dos pour le piquer dans le ventre...berck....ça me fait mal au ventre.....si Jean avait été là il aurait pu m'aider à la piquer avec ce gros crochet au bout de la gaffe.
Nous lui passons un bout autour de la queue pour pas qu'il nous échappe.
-Mais qu'est-ce qu'il est lourd au moins 40 kilos. Maintenant il ne reste plus qu'à le couper, le mettre au congél et frigo, nous avons des provisions pour la traversée (si jamais le vent tombe).
Ce soir, on se régale dans la grande bleue, c'est purée et thon frais maison. Nous préparons notre planning pour les quarts de nuit car il faut que chacun puisse dormir un peu.
Durant la traversée, nous tenons notre livre de bord et notons notre position GPS, le vent, la vitesse, les voiles, etc... toutes les deux heures, c'est "la route à l'estime" car il n'y a plus de terre pour se repérer et si les instruments tombent en panne il faut que nous puissions tracer notre route sur la bonne carte papier.
Ah..Super coucher de soleil et 360° que de l'eau, notre Levant progresse gentillement au gré du vent et de la mer, nous allons quand même prendre un ris (réduction de la Grande Voile) pour la nuit afin de pouvoir être tranquille car cette manoeuvre qui peut être est simple de jour et par beau temps peut devenir catastrophique par mauvais temps et de plus dans la nuit.
Ca y est, il fait nuit, nous mettons le radar en route. Durant mon quart, je n'oublie pas mon gilet. L'eau est noire comme de l'ancre malgré la lune et les étoiles qui brillent. Surtout ne pas tomber à l'eau car le capitaine est en train de ronfler....Donc comme on le dit dans la marine "une main pour le bateau et une main pour soit".
Nous ne verrons aucun bateau durant la nuit, la VHF ne capte plus car nous sommes à plus de 50 miles des côtes.
3 heures du matin, je vais réveiller le capitaine afin qu'il fasse son quart lui aussi et un petit somme pour la moussaillonne.
6 heures du matin, levé du soleil sur la Corse....no comment.....
Nous approchons, nous pourrons jeter l'ancre de jour. Chouette...
On se croirait dans un décors de film, on dirait que ces montagnes on été découpées dans du carton...n'est-ce pas...
Pieds en éventail sous le phare de la Revellata, nous allons nous mettre à l'abri derrière le phare, car le vent de sud-ouest souffle encore très fort et de plus la mer est agitée avec de la houle d'ouest-
La belle...quoi que.. elle aurait besoin de sommeil après cette traversée.
En arrière plan Calvi
Regate dans la baie de Calvi, c'est vraiment joli toutes ces petites voiles pointues de couleur.
Levée des drapeaux. Nous hissons bien haut notre pavillon Corse offert par Julie et Adrien lors de notre dernier périple en Corse
Seuls au mouillage, derrière la Revellata, à l'abri du vent et de la mer, nous jetons l'ancre dans du sable et eau turquoise à 15°, mais nous ne nous baignerons pas.
Midi, Préparation d'un tartare de thon, échalottes, huile d'olive, citron, basilic et assaisonnement.
Poissons statiques autour du bateau, ils attendent le repas....voici du bon thon.
Dégustation de notre super tartare de thon frais sur le pont de notre Levant.
Le club med au loin. Alain Colas, navigateur, a conçu la construction du premier Club Med de 72 mètres de long. Alain Colas participera à sa dernière course sur Manureva, après les Açores, il envoie son dernier message radio. Il navigue parmi les premiers mais la tempête qui fait rage ce jour là l'emportera avec elle.
Il n'y a pas de risque 0 lorsqu'on navigue...quoi que sur terre non plus il n'a y pas de risque 0
Après une bonne nuit. Petit déjeuner en plein soleil, comme ça fait du bien
3ème jour au mouillage et toujours du vent de sud-ouest, ça ne me dérange pas de rester encore quelques jours dans ce coin de paradis mais le capitaine veut quand même lever l'ancre pour le sud, cap 190°, c'est à dire sud-ouest, face au vent....vive la galère...
Ce n'est pas le Club Med mais il est joli ce 3 mâts, fin comme un oiseau....hisse hé ho....santiaano...
Après une journée de navigation très agitée et houleuse, houle d'ouest de 2 mètres avec des creux, et de plus, le vent dans le nez, nous devons tirer un bord, nous prenons le cap 280° au lieu de 190°, ce qui nous mets sur la route de Bormes. La photo en dira long car impossible de faire une photo à l'horizontale. Avant la nuit nous approchons de la Baie de Porto,.
Nous voyons sur la carte qu'il y a un petit renforcement sur tribord qui devrait être à l'abri du vent et de la mer.
Caché entre les rochers, joli petit port de pêcheurs avec petite plage, c'est à l'abri du vent et de la mer mais il n'y a pas de fond et si le vent tourne durant la nuit nous nous retrouverons sur la plage, donc allons plus loin.
Nous arrivons au petit renfoncement qui est effectivement à l'abri du vent et de la mer mais ce n'est pas un bon mouillage car des cailloux et encore des cailloux dans 2 métres de fond. Nous continuons nos recherches.
Port de Porto que nous quittons également car pas bon mouillage non plus, la houle d'ouest rentre en plein dedans et nous ne voulons pas être brassés toute la nuit, nous continuons nos recherches.
Finalement sur babord nous avons une petite plage avec 2 guinguettes à l'abri de la houle. C'est là que nous allons jeter l'ancre.
Mouillage parfait dans la baie de Porto à babord, nous le noterons dans notre livre de bord comme bon mouillage à l'abri du vent sud-ouest et de la houle d'ouest.
Après une bonne nuit et un bon petit déjeuner, nous quittons la baie de Porto pour reprendre notre route et le cap 190°, la météo annonce encore du vent Sud-ouest.
Encore une journée de navigation brassés par le vent et la houle, ce n'est vraiment pas agréable, vivement qu'on arrive. (je serais bien restée au mouillage une journée a faire la farniente et visite sur terre). Le capitaine, lui, veut naviguer, et par n'importe quel temps. Pas moi.
Les îles sanguinaires, il doit y avoir pas mal d'épaves dans la région.
Nous passons entre 2 îlots et entrons dans la baie d'Ajaccio nous mettre à l'abri de ce fameux vent de sud-ouest qui ne veut pas tourner. Ferme marine et en hauteur ferme solaire.
Ah Que des rochers, nous ne pourrons pas jeter l'ancre, allons plus loin.
Enfin une paillote avec plage, nous allons jeter l'ancre et passer une nuit paisible.
Après un petit déjeuner, nous levons l'ancre de bonne heure, nous allons faire la traversée des Bouches direction la Sardaigne.
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