Le 14 janvier nous partons avec François, le skipper avec lequel nous avons navigués en Corse.
Il cherche des équipiers pour convoyer un gros catamaran neuf, Lagoon 620, du chantier naval de Bordeaux jusqu’à Istanbul où le client réceptionnera son bateau.
Nous serons 5 à bord, François le Capitaine, Arkan le skipper du propriétaire turque, Oliver Dominique et Martine les équipiers.
Nous naviguerons
vers l'Espagne, le Portugal, Gibraltar, Maroc, Algérie, Tunisie, Sicile, la
Grèce et enfin le Bosphore pour arriver vers mi-février à Istanbul, 1 mois de
navigation casi non stop sauf pour le ravitaillement, la vidange, le plein de
fioul, eau et éventuellement arrêt au
mouillage ou dans un port pour essuyer une tempête.
Nous
sommes super contents, de plus nous allons apprendre beaucoup avec François qui
est très pointilleux sur le traçage de route, position GPS, météo,
etc....Quelle super expérience nous allons vivre.
Voici à gauche notre Petit "Levant" amarré à côté d'un Gros Lagoon 620 à droite.
Notre « Levant » restera bien amarré au
port de Bormes en attendant notre retour que nous programmons pour mi-février
si tout va bien. Nous en profiterons bien sûr visiter Istanbul avant de reprendre
l’avion pour Marseille et Bormes.
Chargé comme des mulets, Fédérica (ma nouvelle amie avec qui je prends
des cours de danse) et Mario nous emmènent à la gare routière du Lavandou
d’où nous prenons le car pour Toulon et ensuite embarquement dans le train
direction Bordeaux.
Durant le trajet nous faisons la connaissance de Olivier qui est dans le même train et sera du convoyage avec nous.
Durant le trajet nous faisons la connaissance de Olivier qui est dans le même train et sera du convoyage avec nous.
Arrivés à Bordeaux, nous partageons un taxi jusqu’au Port de Bordeaux où
nous retrouvons François, qui nous fait découvrir, My Angels, bien amarré au bord
de l’estuaire de la Gironde.
Nous sommes impressionnés devant cet immense catamaran (11 mètres de
large sur 20 de mètres de long et 30 tonnes) un vrai palace flottant.
Quand je pense que nous allons manœuvrer ce
gros catamaran ca me donne des frissons d’adrénaline.
Vue sur la Gironde depuis le hublot de notre cabine, plutôt notre suite.
Nous prenons
possession de notre cabine qui est en réalité une suite que François et les
autres équipiers nous on attribués car nous sommes le seul couple à bord.
Entrée avec coin bureau et canapé. A gauche, un grand lit avec tables de nuit et
grand placard mural. A droite douche à l’italienne, lavabo double et un wc
séparé. Tout ça avec spots au plafond, parquet, une ouverture vitrée donnant sur
le pont et hublots donnant sur la mer. (Mais attention, il ne faut
rien toucher). Le lit est protégé de plastique sur lequel nous mettons,
alèze, drap et couette.
Le 1er jour nous prenons
nos repère et préparons la liste de commissions pour l’approvisionnement.
Mardi matin, Olivier Domi et moi prenons le tram pour nous rendre au
supermarché. Chacun sa liste en main, chacun sa tâche nous partons chacun vers
nos rayons et remplissons 6 caddies.
A la caisse c’est juste impressionnant de nous voir charger ces caddies,
on a l’impression de dévaliser le magasin.
Pour le retour au bateau nous prenons un taxi mais un grand taxi
car nous sommes chargés.
Il faut bien tout ça pour tenir 1 mois.
Afin de ne rien salir ni abimer, nous protégeons toute la cuisine
ainsi que la gazinière avec des cartons et papier alu .
Superbe cuisine équipée avec
frigo américain, lave-vaisselle, four, micro-ondes, etc…
On ne se croirait pas dans un bateau
mais plutôt dans une villa au bord de l’eau.
Et maintenant rangeons toutes les
provisions dans les nombreux placards. Il faut bien tout caler en cas de grosse
mer.
Le soir, après avoir traversé le chantier naval, nous nous rendons dans un resto routier très simple avec une grande salle froide en déco et en chauffage où une dizaine d’hommes à table regardent la TV (camping au paradis). La cuisinière à mijoté une blanquette de veau pour tous ses clients, nous n’avons pas le choix, il y a que ça. Pour François qui est végétarien, elle lui fait 2 œufs au plat avec des pâtes, il n’a pas le choix non plus. Pour le dessert nous avons un gâteau basque fait maison et sa crème anglaise. C’est son mari qui fait le service (c’est long). Nous avons le temps de parler de l’organisation pour demain. Nous nous penchons sur la météo marine, qui annonce 35 à 40 nœuds de vent de nord-ouest, c’est 70 km/h dans le nez donc nous partirons seulement jeudi.
Finalement, étant donné que la météo ne s’arrange pas pour les jours à venir, nous décidons de partir demain matin, mercredi.
Mercredi matin 7h. tout le monde debout. Nous prenons la météo sur 5
jours, nous calculons la marée et à la fin de la marée montante, 9h30, nous larguerons
les amarres.
Tout l'équipage est sur le pont et écoute les consignes de François
notre capitaine.
Chacun est paré à son poste et nous larguons les amarres qui retenaient
notre Angel au quai du chantier naval.
François et Dominique sont au poste de barre. Nous nous laissons emporter par la marée descendante.
Notre bateau « my Angel » se laisse tranquillement emporter avec la marée descendante dans l’estuaire de la Gironde où
de nombreuses balises sont à éviter.
Le mât passera largement sous le pont de l'Aquitaine qui surplombe la Gironde.
My Angels, petit bateau noir dans l'estuaire de la Gironde, qu'on peut suivre sur la carte électronique.
Pour midi, je prépare un couscous de légumes pour
l’équipage.
Ca fait du bien de manger chaud car dehors, il pleut et il fait très froid sur la Gironde.
A la sortie de l’estuaire, on aperçoit de grosses
déferlantes, ce sont de monstres vagues qui nous attendent, dans le golfe de
Gascogne.
C’est impressionnant de savoir que nous allons nous retrouver et
affronter ces grosses déferlantes. Ca
y’est nous voici à la sortie de l’estuaire et entrons dans le Gascogne qui
cogne.
Nous hissons les voiles et nous voilà
ballotés par le roulis et le tangage avec des vents de plus de 50 nœuds =
100km/h et nous avançons à 15 nœuds = 28km/h. Il commence à
pleuvoir des trombes d’eau donc pas beaucoup de visibilité et de plus, sur ce
monstre des mers, le poste de barre n’est pas protégé des embruns. Il faut
régler les voiles et faire les manœuvres dans le vent et la pluie.
Ce soir, c’est Olivier qui fait à manger, poisson grillé et purée. Il est à la préretraite depuis peu et adore cuisiner.
Je sens que nous allons pouvoir rivaliser avec chacun ses spécialités.
Nous organisons nos quarts de nuit, 2 heures chacun. Olivier n’est pas
d’accord donc nous faisons 4 heures mais à deux car moi, je n’ai pas envie de
faire les quarts toute seule, je préfère être avec Dominique.
Finalement on se met d’accord,
Olivier fera 4 heures avec Arkan, Domi et moi 4 heures et François fera 4
heures mais tout seul. Il n’a pas de chance notre capitaine.
Avant la nuit, nous réduisons de la voile car il y a beaucoup de vent,
45 nœuds.
Ca y’est nous commençons notre quart Dominique et moi. Dominique préfère
rester à l’intérieur car il y également un écran avec radar et pilote qu’on
peut régler depuis l’intérieur. Par contre, moi je préfère être à
l’extérieur. La visibilité est meilleure
même si je suis en plein vent dans la nuit avec la pluie et des vagues qui
viennent se casser jusqu’au poste de barre qui se trouve en hauteur. J’aime
rester des heures avec mon harmonica dans la nuit.
Il y a des dames blanches, vous savez ces vagues lorsqu’elles se cassent
dans la nuit, elles forment une espèce de traine comme une robe de mariée. Il y
a même des marins qui se sont jetés à l’eau pour rejoindre ces belles dames (je
pense qu’ils avaient bu trop de rhum).
Après 3 jours de navigation, il est très difficile de sortir du lit à 2 heures
du matin et de tâter parmi nos 6 paires de chaussettes pour en trouver une qui
n’est pas trop mouillée et s’enfiler dans nos habits humide (il n’y a pas de
chauffage à bord) il fait 12° dans la cabine.
Avec ces vents violents, la drisse de la Grande Voile s’est enroulée
autour de la balancine et une poulie s’est cassée, donc nous décidons de
faire escale et de passer la nuit de vendredi au mouillage à San Ciprian près
des côtes espagnoles.
En voulant attraper une drisse, la gaffe est tombée à
l'eau...raté...nous ne la récupérerons pas, elle fera le bonheur de quelqu'un
d'autre.
Arkan, le
skipper turque sort enfin de sa cabine, depuis le début du voyage il est
malade, le mal de mer.
Après avoir
mis nos habits mouillés sur les moteurs encore chauds et pendant que les hommes
réparent les dégâts, je suis heureuse de retourner dans la coque babord où se
trouve la cuisine équipée (5 feux, frigo américain, lave-vaisselle…) car depuis
2 jours je suis malade (mal de mer); je leurs
prépare un bon apéro et un curry de légumes.
Nous naviguons avec un pavillon américain.
19.1.2013
Ce matin, samedi,
le vent se lève, 65 nœuds = 120 km/h
avec des pointes de 75 nœuds. Chacun surveille ses amers que nous prenons sur
les usines d’acier et grues du chantier qui se trouvent sur la rive. Nous restons encore une nuit et nous ferons
des quarts afin de contrôler si le mouillage ne bouge pas. Olivier a tracé une
route sur son ordi. du bateau à un rocher et si le point du bateau bouge, c’est
que nous avons chassé.
Dimanche
20.1.2013
Nous nous
levons à 7h du matin, petit-déjeuner et à 8h prise de météo. Olivier télécharge
le fichier Grib qu’il a reçu par e-mail et le copie dans la carte open cpn sur
son ordi.
On peut voir sur l'ordinateur de bord des vents de 40 noeuds, 80 kmh.
Notre suite, on dirait une buanderie. Nous mettons nos habits sécher.
Il y a encore beaucoup de vent mais nous
décidons quand même de lever l’ancre pour passer la pointe, la Punta de
Candelara et el capo Finistere pour nous rendre à la Corone. En levant l’ancre,
la manille de la patte d’oie casse (il faudra trouver une solution de fortune
pour le prochain mouillage)
Mais à mi-chemin,
des vents de 60 nœuds établis et des rafales de 70 nœuds = 130 km/h, de plus face
à nous, nous empêchent de progresser
comme prévu, nous avançons seulement à 5 nœuds = 10km/h.
Olivier nous
prépare pour midi une purée avec thon, poivrons, tomates et citron, c’est
délicieux et ça nous réchauffe.
Le catamaran
tape et enfourne dans les énormes vagues, il
lutte contre les vents violents qui nous fouettent le visage, nous
restons un minimum à l’extérieur pour les manœuvres.
Nous avons dû mal à progresser dans cette tempêtes, finalement, notre
capitaine, François, décide de faire demi-tour et partir en fuite. Sur la
carte, nous voyons un petit port avec une baie qui s’emble être abrité du vent.
C’est avec difficulté que nous approchons de la plage et des rochers. 5 mètres
de fond, nous jetons l’ancre dans le joli petit port de Carino,
Espagne, aux maisons de toutes les couleurs. Nous mettons une
aussière pour attacher la patte d’oie. Deux extrémités sont fixées sur chacune
des coques et au bout un anneau et une manille que nous devons placer sur la
chaine d’ancre afin de maintenir le bateau dans l’axe et avoir plus de confort
à bord. Nous installons une deuxième aussière en guise de deuxième patte d’oie
afin de pouvoir dormir avec plus de sécurité. Nous sommes trempés et
mettons nos vêtements dans les moteurs encore tous chauds. A 16h. nous prenons
le thé avec cake et nutella (les émotions, ça creuse).
Lundi 21 janvier.
Etant donné que la météo ne s’améliore pas, nous passerons 2 nuits
à Carino, village aux maisons colorées mais hélas, nous ne pourrons pas le
visiter car nous n’avons pas d’annexe à bord. Ce matin, nous n’avons plus
de courant dans la cuisine et tous nos produits frais sont au frigo/congél..
Les hommes ont réparés le problème électrique, ouff….nous avons à nouveau le
frigo/congél. qui fonctionne.
François nous a fait une démonstration de sécurité, au cas ou…..voie
d’eau – feu à bord – homme à la mer – retournement du cata – matériel
vital : gilets de sauvetage, longes, eau, nourriture, habits chauds,
lampes frontales, pharmacie, compas, radio VHF, cartes, cartes de navigation,
ordi. Moi je suis responsable de la
nourriture et de l’eau. J’ai pris l’initiative avec le ok de François de
stocker la nourriture dans des sachets plastique fermés que j’ai remis dans les
placards comme ça en cas de catastrophe, ce sera plus facile à embarquer.
Sur le quai les camions font des va et vient avec leur chargements.
Petit rayon de soleil sur Carino, nous en profitons pour faire sécher nos habits.
Voici le meilleur moment de la journée, l'heure de l'apéro.
Mais nous prenons qu’un petit verre
car nous savons que l’alcool et la navigation ne font pas bon ménage.
La météo prévoit des vagues de 8 mètres de haut donc nous décidons de
rester encore 1 jour au mouillage à Carino. il pleut encore, c’est tous les
jours la pluie. Nous avons fait un damier sur la table du carré pour nous
passer le temps en jouant aux dames. Nous espérons pouvoir continuer notre
route, demain, jeudi.
Arkan nous apprend des mots turcs afin de pouvoir un peu communiquer lorsque
nous arriverons à Istanbul.
Nous avons beaucoup de houle, on se croirait dans le grand bateau des
fêtes foraines.
Pour le repas du soir, Domi nous prépare des délicieux spaghettis
bolognaise que nous apprécions, car sur un bateau il est très important de bien
manger et surtout de bons petits plats.
Ce soir, c’est séance ciné, nous allons
regarder un reportage sur les vagues et marées. Au moment où les vagues ont
commencé à déferler sur l’écran, nous nous sommes regardés et avons
chopés un fou-rire. On se serait cru dans un cinéma dynamique car nous avions
les images sur l’écran et les mouvements sur le bateau.
* * * * * * * *
Un super arc en ciel vient se pointer au large. Nous allons étudier la météo voir si nous pouvons poursuivre.
Jeudi
24.1.13
Oufff…aujourd’hui, on dirait que le vent a baissé. Nous déjeunons à 7h
et départ. Nous levons l’ancre et partons affronter à nouveau l’Atlantique.
A peine sortis de la baie que nous voilà à nouveau ballotés dans la mer
formée. Nous hissons la grande voile et comme il y a pas mal de vent donc
nous prenons un ris. Sur ce bateau, il y a la bosse de ris et le culingam à
reprendre. C’est une manœuvre qu’il faut que nous apprenions car sur notre
« Levant » nous n’avons pas de culingam.
Nous faisons route vers le cap
Finistère. Nous sommes toujours dans le vent et la pluie, mais quand est-ce que
ça va s’arrêter ????
Lorsque le repas mijote, tout l'équipage défile dans la cuisine pour se réchauffer un peu.
François nous à préparé de délicieux beignets aux pommes.
Nous attaquons nos quarts de nuit que nous avons changés car Olivier
n’arrivait pas à récupérer ses heures de sommeil. François de 21h-23h, Olivier
et Arkan de 23h-1h, Domi et moi de 1h-3h, François de 3h-5h, Olivier et Alkan
de 5h-7h et finalement Domi et moi de 7h-9h. François dort dans le carré car si
il y a un bateau trop près ou un coup de vent et qu’il faut réduire la voile en
pleine nuit, nous le réveillons afin de faire les manœuvres à deux.
Pour ce qui est des bateaux, nous sommes tranquilles, il y a personne
assez fou pour affronter ce vent et cette mer. Quoique quelques pêcheurs
sortent quand même car c’est leur gagne pain.
Nous avons le radar à Bord qu’il faut regarder car il nous signal tous
bateaux et obstacles sur un écran noir avec les lignes de balayage. Il y a
également l’AIS qui nous indique sur la carte qui se trouve sur l’écran tous
les bateaux équipés d’AIS (obligatoire pour les plus de 500 tonneaux). Dès que
nous repérons un bateau, nous cliquons dessus et toutes les indications sont
notées, son nom, sa vitesse, sa destination, l’heure et la distance
à laquelle il passe le plus près de nous.
Comme toutes les nuits, je prends mon harmonica et monte tout en haut au
poste de barre. J’adore être dans la nuit à jouer de l’harmonica (je viens de
m’initier à l’harmonica, je connais déjà une dizaine de morceaux que je
déchiffre durant des heures). j’ai
l’impression que l’univers et la faune sous marine m’entend. Du reste, j’ai
l’impression que les dauphins aiment la musique. Cette nuit il n’y aura pas
beaucoup de bateaux. Ils restent au port bien amarrés à attendre que le temps
s’améliore.
Tiens toi bien ma belle car avec ces vents violents tu risques bien de basculer.
Ce soir, je vais préparer à l’équipage des crêpes, avec tomate, jambon, fromage, thon, nutella, etc….
Pour ne plus
avoir de chaussettes humides, je les mets dans ma taie d’oreiller, je dors
avec, et le matin, bonheur, ce sont des chaussettes toutes chaudes que
j’enfile. J’ai décidé de mettre également ma combi de ski et mes pulls sous la
couette lorsque je dors, c’est le grand confort.
Vendredi 25 janvier 2013
Avant le lever du soleil, lorsque tout le monde est encore endormi, si
il ne pleut pas trop, je m’habille bien et j’adore monter au poste de barre. Je
reste des heures à jouer de l’harmonica, du coup je suis de quart et les autres
sont plus relax en bas.
8h du matin, il fait encore nuit, des dizaines de dauphins viennent
sauter autour du bateau, tout l’équipage est sur le pont à admirer ce spectacle
magnifique de la nature.
Balise cardinale sud, elle nous indique le sud du danger, nous allons donc la contourner par le sud.
Aujourd’hui, nous allons faire une escale au port de Bayona, Espagne, dernier village avant le Portugal. Nous allons enfin mettre pieds à terre. 1ère escale
depuis notre départ. Nous en profitons pour faire l’approvisionnement de nourriture, trouver un café avec wifi afin de donner des nouvelles à la famille et amis, « yo puedo hablar un poco espagnol con une ombré qui tiene un barco tambien ». Une douche vite fait au port et nous larguons les amarres à 20 h. pour poursuivre notre route vers Lisbonne.
Nous en profiterons pour faire les courses et se connecter sur internet. Nous y resterons que quelques heures.
Il pleut des cordes en Espagne. A 20h nous larguons les amarres et reprenons notre route.
Domi à la table à carte durant son quart de nuit, aucun bateau sur le radar. RAS
Encore 24h et nous serons à Gibraltar.
Il faut bien surveiller les bateaux bleus clairs sur l’écran…. ah…il y en
a un.
Cette nuit, les dauphins nous
ont accompagnés durant plus d'une heure. Ils adorent sauter devant les étraves
et dans les grosses vagues, car je peux vous dire qu’il y a d’énormes vagues.
Pendant nos quarts, au petit jour,
Domi prépare ses hameçons et met sa ligne de traine à l'eau.
8h. nous prenons notre petit déjeuner durant notre quart, l'équipage dort encore.
Aujourd'hui, Super lever de soleil. Après
la pluie vient le beau temps. Nous n'y croyions plus.
Nous allons enfin pouvoir profiter d'une journée sans pluie.
Samedi,
Aujourd’hui, il fait beau, on se croirait en vacances. C’est génial, de
plus, les dauphins sont venus nous faire un coucou vite fait cette fois-ci.
Nous en profitons pour mettre nos vêtements sécher au soleil. Nous
pouvons même nous étendre sur le pont en plein soleil.
C’est une étrange sensation que je ressens lorsque je suis face à cet
univers de grand bleu ou de grand noir la nuit, que les vents ce déchainent, la
pluie et les déferlantes résonnent et crient leur colère. On se sent tout petit
et il faut adapter l’allure et le réglage des voiles par rapport au caprice de
la mer. Par contre, lorsqu’elle est calme et paisible, qu’on a réussi à lui
échapper, on se sent grand, on a l’impression d’être les rois du monde, que
l’univers nous appartient. C’est un peu la même sensation que je ressens,
lorsque j’arrive en haut d’un des nombreux sommets de nos belles alpes ;
qu’après avoir marché des heures, on peut enfin s’arrêter et contempler
le monde vu d’en haut comme si il nous appartenait.
Dimanche 27 janvier
Aujourd’hui, c’est de nouveau le mauvais temps qui nous attend. François
et moi montons au poste de barre afin de prendre un ris et c’est la cata, la
bosse de ris surpatte sur le winch et plus possible de l’ôter. C’est sous la
pluie battante que nous bataillons pour
essayer d’ôter la tension du winch pour pouvoir débloquer. Nous arrivons enfin
et c’est trempés que nous rentrons dans le carré.
Ce soir, visibilité nulle, nous mangeons 2 par 2 dans la cuisine et 2
par 2 nous faisons une veille attentive « keep a sharpe look
out ». Nous voyons à la dernière minute les casiers des pêcheurs que
nous devons éviter.
A 1 heure du matin, c’est la pleine lune et des étoiles à profusion.
Les dauphins nous accompagnent durant des heures. Ils sautent autour
du bateau, éclairés par la lune, on dirait des torches lumineuse qui s’agitent
sous l’eau, c’est juste magique.
Deux copains pêcheurs s’arrêtent pour
faire un brin de causette en pleine mer, au large de Tarifa.
Lundi 28 janvier
Magnifique lever de soleil sur la grande bleue. Domi et moi déjeunons en
plein soleil durant notre quart de 7h à 9h. 20 nœuds de vent à 6o° et 8 nœuds
de vitesse nous serons à Gibraltar cette nuit si tout va bien.
Toute la journée, ciel et mer bleus, nous en profitons pour aérer nos
draps et sécher nos vêtements sur le pont, on dirait un bateau de romanos. Nous
faisons même la bronzette sur le pont,
on se croirait au printemps. Toutes voiles hissées, nous passons le détroit de
Gibraltar vers 16h emporté par le courant.
Domi au commande, il surveille le linge pour ne pas qu'il s'envole. Nous approchons de Gibraltar.
10 jours après notre départ, nous nous apprêtons à quitter l'Atlantique et ses tempêtes. Ouff...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire