dimanche 24 mai 2015

2015-05-21 Cette fois c'est le vrai départ de notre Levant et son équipage, mais retour sur le continent



Mise à l’eau de notre levant, les moteurs ont dû mal à
amorcer, surtout le moteur tribord. Il n’y a pas d’infiltration  d’eau dans les cales, Dominique contrôle la
cale dans laquelle il a changé la vanne TVB.
Ce soir nous passerons une nuit au ponton (au camping comme disent les
navigateurs) et nous appareillerons demain matin.


Au revoir les copains, Christophe, Lionel et Hua, à bientôt sur les mers.

* * * * * * *
Après un bon petit déjeuner avec Lionel qui est venu nous
souhaiter bonne route, nous larguons  les
amarres au port de Taverna.

Nous avons étudié la météo sur plusieurs sites différents  qui quelque fois se contredisent, mais en
faisant la moyenne,  nous déduisons qu’un
vent de sud-ouest 10 nœuds qui va augmenter
en fin de journée dû au mistral qui souffle dans la vallée du Rhône va
nous porter sur Bastia et vendredi la météo annonce des pointes de 25 nœuds
nord-ouest ce qui nous portera jusqu’à l’ile d’Elbe.  Nous prenons donc  le cap Bastia qui est à 20 miles
nautiques,  un joli vent de 15 nœuds et
une vitesse de 7 nœuds nous bercent dans la direction de Bastia où nous
calculons arriver vers 15h, il fait beau, nous sommes en short sur le pont, une
ligne de sable blanc à perte de vue s’étire sur la côte, je prends ma guitare
pour un petit moment de détente, nous mangeons une bonne salade fraiche, TVB… 




A 5 miles de Bastia, un vent nord-ouest nous envoie des rafales
de 35 nœuds dans le nez de notre Levant, 70km heures dans les voiles et la mer
commence à se démonter, 1m50 de creux, se n’est pas énorme mais se sont des
vagues étroites et dans tous les sens, car selon Lionel qui est skipper, lorsque
le mistral se lève, en arrivant sur la côte ouest de la Corse il se sépare en
deux et envoie sur la point Nord et Sud des vents qui passent les caps Corse
pour se rejoindre au centre de la Côte Est, bref,  sur nous.
Nous prenons 2 ris et tirons des bords pour essayer
d’atteindre l’ance de Porto Vecchio, sous les falaises de Bastia où nous serons
à l’abri du vent, mais de gros nuages arrivent, le vent tourbillonne et
impossible de faire cap sur notre mouillage, nous virons  à plusieurs reprises et les voiles tapent
fort, notre Levant également, il commence à pleuvoir (on moins ça rince les
voiles) nous recevons des rafales d’eau, nous sommes trempés. Dominique va sur
le trampoline renforcer l’attache de la 2ème ancre afin qu’elle ne
tombe pas dans l’eau, je lui dit qu’il devrait mettre son gilet car si il tombe
à l’eau, c’est moi qui serai à la barre et je mettrai le bateau à la cap,
lancerai la bouée, appellerai sur la VHF « Man over board » et
ensuite j’essayerai de manœuvrer mais avec ce vent il est très difficile de
manœuvrer seul.   Finalement il met son gilet, ouff. Nous
arrivons seulement à 18h30 au mouillage, nous sommes frigorifiés, il fait
pourtant 20° à l’ombre mais le vent fait baisser la température de plusieurs
degrés selon sa force.
Un gros ferry arrive au port de Bastia, je me demande si les
passagers ont également  été brassés par
la  traversée avec  ce mistral qui soufflait à plus de 40 nœuds
entre Marseille et la Corse.
Nous jetons l’ancre, mettons notre boule de mouillage,
rattachons la bâche de l’annexe qui s’était défaite, je remets également un
bout entre le mat et l’enrouleur du génois pour éviter que lors de virement de
bords les écoutes se coincent dans les winchs au pied de mât. Bref…ce n’était
pas une super navigation….pour moi, car Dominique a trouvé que s’était une
belle navigation sportive pour la remise dans le bains (opinion de garçon).







Je trouve quand même que c’est magique cette galère que nous
vivons sur l’eau, nous sommes qu’une petite esquif à la merci des éléments que
nous essayons de combattre  et qu’après
avoir affronter le force de la mer qui restera toujours la plus forte, jeté
l’ancre dans une petite crique au calme et qu’à 19h nous sommes  enfin installés dans le carré bien au chaud, devant
notre TV, à siroter un apéro devant Money drop dans le confort, proche de la
civilisation.



Petit déjeuner à la crique de figueras au sud de Bastia 


22-05-2015
Ce matin, après un bon petit déjeuner sur notre terrasse
devant la nationale qui va sur Bastia, je largue mon canoë et accoste sur une
petite plage, je prends le sentier des figueras (bordé de figuiers) pour me
rendre en ville car je dois acheter un joint pour le wc tribord qui fuit.
Un couple me salut, ils habitent au 6ème étage
d’un immeuble donnant sur la baie et nous ont vu arriver hier. Lui ancien marin
et navigateur a vite pris ses jumelles dès qu’il a vu notre bateau au loin et a
suivit nos virement de bord jusqu’au mouillage, ce matin ils m’ont vu débarquer
avec mon canoë. Ils m’ont accompagné jusqu’au ship tout en papotant de
navigations (ils rêvent d’avoir un bateau).
Le vendeur peu sympa n’a pas de joint mais
seulement un kit complet donc pour un unique joint à 4 sous dont nous avons
besoin j’ai dû acheter un kit à 50 euros (le nautisme c’est l’arnaque).







J’en profite pour visiter Bastia, je passe de petites
ruelles où les maisons semblent tenir « grâce au saint esprit » elles
auraient besoin de rénovation, je n’oserai pas m’installer sur ces balcons dont
le béton est effrité et on voit les ferrailles.  Je traverse une jolie petite place, installé
sur une terrasse, le couple de tout à l’heure m’interpelle et m’invite à boire
une café, ce dont j’accepte avec plaisir. Nous
discutons de la Corse, de ses mines d’amiante qui ont tués des milliers
de gens, de Pascal Pauli qui est plus vénéré que Napoléon, du joli village au
Cap Corse Barca….etc….Ce soir nous avons décidé de nous faire des appels de
lampe de poche eux depuis leur balcon du 6ème et nous depuis notre
Levant, pour ce faire coucou.




Je passe à la boulangerie prendre 5 baguettes de pains frais
et retour vers la petite plage sur laquelle 7 jeunes hommes encore mouillés qui
ont l’air très bien sont étendus au soleil, je les saluts et leur demande si
l’eau est bonne, - Fraiche mais une fois dedans on nage pour se réchauffer. Je
leur dit que si ils nagent jusqu’au bateau, ils sont les bienvenus à bord. –
Chich 1 jeune homme répond.
Finalement ils ne viendront pas à bord.



 Partout où je vais, je rencontre des gens très sympa avec qui je me lie tout de suite d’une amitié
sincère.
                                                                             


                                                                        * * * * * * *




Bastia.  Ce matin,
nous contrôlons les moteurs et cata il y a de l’eau dans les cales, beaucoup
d’eau 10 litres dans le moteur tribord et 3 litres à babord.  Etant donné que je suis plus petite, je
m’enfile dans la cale et écope avec une éponge et une petite cuvette car
impossible d’accéder sous les moteurs avec une écope.

Dominique y va à son tour, il inspecte le moteur tribord  (il en déchirera son pantalon), il remet un
collier à l’arrivée d’eau du chauffe-eau, contrôle la strat, le safran et les
hélices, ça na pas l’air d’être ça. Finalement c’est le joint de la pompe à eau
du moteur qui fuit. Nous cherchons un mécano marine sur Bastia mais
« nada » sur le bon coin « ll y a une pompe à eau sur
Marseille ». Etant donné que nous devons aller sur le continent pour le
radar nous  en profiterons pour trouver
une pompe à eau.


Nous préparons les voiles et en levant les yeux, je vois la
barre transversale de la barre de flèche en haut du mat qui n’est pas fixée
(encore un problème; comme dit Lionel, il n’y a pas de bateau sans
problème).  Je hisse Dominique en haut du
mât afin qu’il remette un rivet mais c’est peu, un rivet pour tenir une barre
qui a beaucoup de tension en naviguant, il serait préférable de mettre un écrou
(on verra).




Nous quittons Bastia, tchao et à bientôt

Nous levons l’ancre et départ pour le cap Corse et si le
vent est favorable nous attaquerons la traversée.




La carte météo montre que si nous longeons l'Italie nous
sommes au portant jusqu'à Fréjus.

Adieu la Sicile, les éoliennes, la botte de l’Italie, la
Grèce…etc…. Disons que c’est partie remise.


 Nous passons le cap Corse et attaquons la traversée avec un
joli vent du nord de 12 noeuds, notre Levant à 60° du vent, Grand-voile et
Génois hissé, nous avançons à 7 nœuds, une houle très large nous soulève
gracieusement.

Domi
a mis du scotch sur son pantalon qu'il a déchiré dans les moteurs. 

* * * * * * * *
La nuit tombe, nous mettons nos feux de navigation. Après
avoir fait un petit somme,  je prends mon
quart à 22h30.  Il fait une nuit noire,
le ciel est couvert et noir, la mer commence à s’agiter un peu. 

Sur babord du côté de notre feu rouge  (bas si rouge) à 170° (8h) il y a un bateau de
croisière tout illuminé  dont je vois son
feu vert (vert sur rouge à contrôler). A 230° (10h) un cargo plus de 150 mètres
avec ses 2 feux blancs et son feu vert  qu’il faut contrôler également et 1 autre
bateau à 270° (3h) dont je vois également son feu vert.  Je prends le compas de relèvement et contrôle
attentivement l’angle de ces 3 bateaux.




5 minutes après, l’angle du bateau de croisière est de 180°
ouff il passera devant nous. Le cargo
est toujours à 230°, je vois son vert et rouge ce qui veut dire qu’il
nous arrive dessus (à contrôler attentivement).
L’autre bateau est maintenant à 280° et je vois son vert donc il passera
devant nous….oufff….



Je ne sais pas si je vais réveiller Dominique mais je dois
vraiment contrôler ce cargo car il est toujours à 230° et je vois toujours son
vert et rouge.  Quelques minutes plus
tard son vert commence à disparaitre et je vois maintenant plus que son feu
rouge (rouge sur rouge rien ne bouge)….ouff….

C’est à 2h30 du matin que je réveille Dominique afin qu’il
prenne son quart et je m’enfile dans les bras de morfée.


                                                                    * * * * * * * * * *

8h du matin, je me lève et prépare un bon petit déjeuner,
nous sommes toujours au portant à 6 nœuds de vitesse, nous voyons au loin  les alpes enneigées et apercevons la côte.





Dominique à ses cannes à l’eau (comme d’habitude) et
grriiii……ça mord, un thon s’agite, Dominique essaye de le serrer  mais le fil se casse, le thon est toujours là
accroché mais à l’autre hameçon, il a attrapé les 2 appâts, il devait avoir
très faim le coquin, Je prends la gaffe et me prépare à le piquer lorsque le
support de canne casse et le poisson se tire avec les 2 hameçons et du fils
dans le ventre. (le pauvre il doit avoir mal).


Le support de canne est bel et bien cassé et nous n'aurons pas de thon au repas.



Un petit oiseau jaune orange est venu se poser sur notre Levant,  je sors l’appareil de photo mais il s’envole pour aller à  l’avant et revenir dans le cockpit, impossible de le prendre en photo, pourtant il nous a accompagné un bon bout de chemin ;  je vais regarder sur internet quel est le nom de cet oiseau qui vol si loin des côtes.
Ca fait toujours une drôle d’impression d’être si loin du monde et si petit dans cette mer immense, mais c’est tellement agréable de se laisser emporter par le vent sur des miles nautiques. 
* * * * * * *

Midi, nous sommes à 30 miles de Fréjus (60km = 5 heures à 6
nœuds) plus de vent, nous avons mis le Gennecker, la Grand-Voile est hissée,
nous attendons que le vent se lève, nous avons mis nos shorts et mangeons en
plein soleil, nous bouquinons, je prends ma guitare, nous faisons la bronzette
sur le trampoline. Il est 16h et nous n’avons pas beaucoup avancé, nous sommes
à 20 miles de notre mouillage,  je crois
que nous allons encore faire des quarts cette nuit.



Vers 17h un petit vent de terre se lève (les thermiques) il
nous poussera jusqu’à la plage de Fréjus où nous jetons nos 2 ancres à côté
d’un catamaran. Il est 21 heures et nous sommes bien arrivés sur le continent.

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